— Cécile (j’ai envie de parler de l’esthétique « Camp » de Susan Sontag) 1 Susan Sontag, 2010, L’oeuvre parle, éd. Bourgois, Paris. En 1964, Sontag avait publié son article sous la forme de 58 notes (« Notes on Camp », Partisan Review, New York ), et l’avait dédié à Oscar Wilde.
10 - Le « Camp » voit tout entre guillemets. Ceci, une lampe – non, une « lampe » ; là une femme – non, une « femme ». Voir le côté « camp » dans les êtres et les choses, c’est se les représenter jouant un rôle ; c’est agir sur la sensibilité, en lui présentant, dans son extension maxima, l’image de la vie comme représentation théâtrale 2 Ibid., p. 312..
— Chrystelle (j’ai envie de te répondre en citant Susan Sontag qui parle du goût « camp ») :
55 - Le goût « camp » est avant tout une façon de goûter, de trouver son plaisir sans s’embarrasser d’un jugement de valeur. Le « Camp » est généreux. Son but : la jouissance. Le cynisme, la malice : purs artifices (ou, s’il s’agit de cynisme, parlons d’un cynisme mou). Le goût « camp » ne propose pas de prendre au sérieux ce qui est de mauvais goût : il ne se moque pas de l’oeuvre achevée, du drame authentique. Mais il parvient à apprécier, à trouver un goût de réussite à des tentatives passionnées qui ont abouti à l’échec 3 Ibid., p. 327..
Cécile Noguès, Tarbes Memory, 2012-2013. © Cécile Noguès. cecilenogues.fr